Peu de constructions ont pour moi (et je pense pour beaucoup d'autres) une puissance lyrique assumée comme la Caserne Masséna de Paris, œuvre majeure et essentielle de Jean Willerval son architecte.
Bien évidemment, le programme lui-même, une caserne de pompiers, aurait pu suffire au fantasme appuyé et homo-érotique de nombreux amateurs d'architecture mais il se trouve que dans sa forme, dans ses qualités constructives et structurelles, on pourrait également se laisser prendre par cette puissance, cette force, bref, soyons clair cette virilité.
Lorsque s'ajoute à ce désir tendu par des images et des formes, une carte postale donnant à voir ce qui s'y joue, la chaleur monte aux joues...
Cette édition Abeille-Cartes pour Lyna nous montre donc la Caserne Masséna et plus particulièrement son gymnase ici superbement éclairé et doré par le reflet ambré du parquet de bois. Mais, bien entendu, ce qui fait cette image, cette photographie c'est bien l'action qui s'y déroule. 24 beaux pompiers, habillés de blanc, prennent une pose pour le moins... structurale laissant croire qu'ils ont tout compris de l'architecture dans laquelle ils évoluent : force, équilibre et même une certaine tension.
La symétrie de l'image, la distance avec le photographe voulant sans doute à la fois donner sa chance au lieu et à l'animation, tout cela fait de cette carte postale, comment dire... un grand moment palpitant.
Mais revenons sur terre, tentons malgré tout une analyse. On devine déjà sur cette image de l'intérieur le traitement de cette architecture faite de béton parfaitement bien travaillé et dont les exploits structurels sont également visibles sur cette carte postale. Comment ne pas être séduit par la force dégagée par les piliers de façades à droite s'ouvrant généreusement puis prolongeant leur force de soutien à l'intérieur de la salle par des poutres immenses et longues laissant ainsi un espace libre de tout pilier ?
On admirera également les détails des bouches de chauffage (?) et des aérateurs traités avec une simplicité superbe, laissant leur forme affirmer leur fonction. Pureté parfaite de ce gymnase qui semble ainsi dans sa nudité franche laisser la place aux corps, à l'exercice, à la joie du sport et de l'effort. Une physicalité qui se voit et même qui se fait ici une esthétique.
Pour comprendre ce que représente cette présence physique et pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce lieu superbe, je vous donne des extraits de l'article paru dans l'Architecture d'Aujourd'hui publié en 1973. C'est l'équipe des architectes qui prend la parole et nous explique la construction. Je ne pourrais pas faire mieux. Les très belles photographies en noir et blanc de Guy Jaumotte vous feront voir une construction très marquée encore par l'influence de Le Corbusier tant dans ses formes que dans l'intelligence du programme mais qui est aussi pour moi comme si l'un des métabolistes japonais avait posé là l'une des œuvres majeures de l'architecture du Vingtième Siècle à Paris : un vrai, total, absolu chef-d'oeuvre.
Alors je rêve tranquillement à une visite organisée me permettant de suivre, sous les ombres et les lumières du béton, un pompier nous montrant tous les secrets... de son lieu de travail.
Bien évidemment, le programme lui-même, une caserne de pompiers, aurait pu suffire au fantasme appuyé et homo-érotique de nombreux amateurs d'architecture mais il se trouve que dans sa forme, dans ses qualités constructives et structurelles, on pourrait également se laisser prendre par cette puissance, cette force, bref, soyons clair cette virilité.
Lorsque s'ajoute à ce désir tendu par des images et des formes, une carte postale donnant à voir ce qui s'y joue, la chaleur monte aux joues...
Cette édition Abeille-Cartes pour Lyna nous montre donc la Caserne Masséna et plus particulièrement son gymnase ici superbement éclairé et doré par le reflet ambré du parquet de bois. Mais, bien entendu, ce qui fait cette image, cette photographie c'est bien l'action qui s'y déroule. 24 beaux pompiers, habillés de blanc, prennent une pose pour le moins... structurale laissant croire qu'ils ont tout compris de l'architecture dans laquelle ils évoluent : force, équilibre et même une certaine tension.
La symétrie de l'image, la distance avec le photographe voulant sans doute à la fois donner sa chance au lieu et à l'animation, tout cela fait de cette carte postale, comment dire... un grand moment palpitant.
Mais revenons sur terre, tentons malgré tout une analyse. On devine déjà sur cette image de l'intérieur le traitement de cette architecture faite de béton parfaitement bien travaillé et dont les exploits structurels sont également visibles sur cette carte postale. Comment ne pas être séduit par la force dégagée par les piliers de façades à droite s'ouvrant généreusement puis prolongeant leur force de soutien à l'intérieur de la salle par des poutres immenses et longues laissant ainsi un espace libre de tout pilier ?
On admirera également les détails des bouches de chauffage (?) et des aérateurs traités avec une simplicité superbe, laissant leur forme affirmer leur fonction. Pureté parfaite de ce gymnase qui semble ainsi dans sa nudité franche laisser la place aux corps, à l'exercice, à la joie du sport et de l'effort. Une physicalité qui se voit et même qui se fait ici une esthétique.
Pour comprendre ce que représente cette présence physique et pour ceux qui ne connaîtraient pas encore ce lieu superbe, je vous donne des extraits de l'article paru dans l'Architecture d'Aujourd'hui publié en 1973. C'est l'équipe des architectes qui prend la parole et nous explique la construction. Je ne pourrais pas faire mieux. Les très belles photographies en noir et blanc de Guy Jaumotte vous feront voir une construction très marquée encore par l'influence de Le Corbusier tant dans ses formes que dans l'intelligence du programme mais qui est aussi pour moi comme si l'un des métabolistes japonais avait posé là l'une des œuvres majeures de l'architecture du Vingtième Siècle à Paris : un vrai, total, absolu chef-d'oeuvre.
Alors je rêve tranquillement à une visite organisée me permettant de suivre, sous les ombres et les lumières du béton, un pompier nous montrant tous les secrets... de son lieu de travail.