Je vais sans doute arrêter d'abreuver ce blog. La chute vertigineuse de lecteurs depuis quelques mois indique un épuisement du désir d'apprendre.
Et le pillage des images devenant orphelines de leur source, sans retour possible, semble être l'une des seules raisons de la fréquentation de cet espace qui se voulait d'abord, un espace de réflexion certes léger et joyeux mais aussi révélateur.
Mais le temps passé à écrire, chercher, scanner, relire et enfin publier me demande bien trop d'énergie pour que ce travail ne soit considéré que comme une banque d'images gratuites.
Alors, je vais ralentir, peut-être arrêter de publier même si ma collection restera à la disponibilité des chercheurs et des amis. Le silence parfait de mes classeurs, ma joie à en regarder le contenu seront maintenant mon chemin personnel de cette analyse.
Vous viendrez à la maison, on prendra un thé, on jouira des images ensemble.
Peut-être aussi que ma question première, celle du Brutalisme (le vrai) et d'une architecture mal aimée des Trente Glorieuses est maintenant moins pertinente. Ai-je participé à ce retour de l'histoire sur ce moment de l'architecture ? J'ose un peu le penser, laissez-moi le croire.
Mais maintenant que sortent des livres, des travaux, des recherches, je sens que je m'éloigne, ayant fait le tour de mes analyses, ayant subi le pillage des images mais aussi des idées, des angles de regard. Cela devrait me réjouir si seulement il y avait de temps en temps un projet, un retour.
Et puis, j'ai trois tâches à terminer : l'analyse du Fonds de l'Agence Lestrade, l'analyse du Fonds Moës (photographe de cartes postales), le passage en commission du centre commercial de Monsieur Parent à Ris-Orangis, passage promis pour 2019.
Et mon travail personnel aussi...
Vous m'écouterez dorénavant sur Radio On.
Non...Vous ne le ferez pas, vous ne le faites déjà pas.
Vous êtes tellement occupés.
Mes articles sont trop longs, il paraît.
Mes articles sont trop nombreux, il paraît.
La lassitude, d'abord du côté du lecteur, finit par toucher l'auteur.
Je reste vigilant à l'utilisation de mes images et à l'obligation de faire mention légale de ma collection.
Alors, je vous propose un article qui, en quelque sorte, autour d'un superbe livre, ferme un peu la boucle sur mes intérêts. D'abord Le Corbusier, puis le Brutalisme, puis la représentation de l'architecture. Ce livre c'est Le Corbusier et la question du Brutalisme, catalogue d'exposition dont le commissariat était assuré par Jacques Sbriglio.
Voilà un bel ouvrage ! Bien pensé, clair, qui, en quelque sorte remet les pendules à l'heure sur cette relation entre Corbu et l'invention d'un genre, d'un courant, d'une dénomination bien galvaudée aujourd'hui pour ne pas dire bafouée...
Je vous conseille vivement l'article de Roberto Gargiani et Anna Rosellini sur le béton de la Cité Radieuse, admirable suivi du chantier inventant l'épiderme d'une construction. Ou lisez aussi l'article de Cyrille Simonnet, nous donnant la sensation d'être collé contre la matière et ses raisons d'être. J'ai aimé découvrir aussi la personnalité de Nivola ou bien entendu comprendre dans un autre article comment la ruine pouvait être une forme dont se saisir. En plus, vous y trouverez aussi le texte de Reyner Banham dont la relecture devrait être maintenant obligatoire avant d'avoir le droit de prononcer le terme de Brutalisme.
N'est pas Monsieur Chadwick ?
On ajoute une iconographie superbe et souvent inédite, une belle mise en page claire et limpide et on regrette de ne pas être venus à Marseille voir cette exposition.
Le Corbusier et la question du brutalisme
sous la direction de Jacques Sbriglio
éditions Parenthèses
isbn-978-2-86364-284-9
38 euros. Achetez votre exemplaire chez un libraire indépendant.
Donc voici maintenant des cartes postales !
D'abord la matière vivante :
Il aura fallu à Sciarli attendre une lumière franche venant du côté pour faire monter les ombres et donc les matières du béton de Le Corbusier. Cette superbe photographie, franche et frontale, nous permet presque de compter le nombre des bétons différents sur ce toit. Vous les voyez les planches ?
Comment aussi, devant la superbe disposition des formes jouant entre elles ne pas être sensible à la construction d'un ordre parfait, comme des fragmentations de constructions jetées là, laissant seulement leurs structures visibles. Sciarli laisse le lieu vide occupé par la lumière. Elle remplit bien le cadre. Elle y suffit, elle habite là aussi.
Sur cette autre carte postale, on retrouve la Cité Radieuse de Briey cette fois :
La carte postale Combier est datée de 1961. Cette vue aérienne colorisée nous permet de lire la mer des arbres au pied de la Cité Radieuse qui semble émerger littéralement de la verdure. On note que le travail au sol n'est pas terminé. On note aussi avec quelle délicatesse l'éditeur est venu avec de minuscules pochoirs encrer de couleurs vives la façade sur ce cliché en noir et blanc.
Entrons :
Nous sommes toujours à Briey grâce à l'éditeur Mage qui nous dit que nous voyons la chambre des enfants, qui nous donne bien Le Corbusier comme architecte mais chose rare, une fois encore, nous donne le nom du décorateur de cette chambre : Antoine Benoît.
Je n'ai toujours rien trouvé sur ce décorateur venu à Briey meubler la Modernité. Je ne sais rien de ses relations avec Corbu, de comment il a obtenu cette charge, cette chance. Si vous avez des témoignages...
On note l'extrême dépouillement du lieu, la sobriété monacale des lits. Rien ne fait penser à l'enfance, sauf peut-être les rayures de couleurs réduites ici au noir et blanc sur les lits. Les lampes de chevets font penser à Serge Mouille et une carte de visite est posée bien en évidence sur la table avec les plantes vertes. L'agrandissement ne permet pas de lire vraiment son texte mais je suis persuadé que c'est celle d'Antoine Benoît.
On ne peut croire à un vrai lieu habité ou alors les enfants qui vivent là sont incroyablement sages... On note que le photographe, J. Derenne, se place sur l'arête de la porte coulissante comme pour nous en montrer mieux ses avantages, sa réalité. C'est raide mais tellement beau cet ordre parfait.
Ordre parfait.
Voilà.
C'est fini ?
Et le pillage des images devenant orphelines de leur source, sans retour possible, semble être l'une des seules raisons de la fréquentation de cet espace qui se voulait d'abord, un espace de réflexion certes léger et joyeux mais aussi révélateur.
Mais le temps passé à écrire, chercher, scanner, relire et enfin publier me demande bien trop d'énergie pour que ce travail ne soit considéré que comme une banque d'images gratuites.
Alors, je vais ralentir, peut-être arrêter de publier même si ma collection restera à la disponibilité des chercheurs et des amis. Le silence parfait de mes classeurs, ma joie à en regarder le contenu seront maintenant mon chemin personnel de cette analyse.
Vous viendrez à la maison, on prendra un thé, on jouira des images ensemble.
Peut-être aussi que ma question première, celle du Brutalisme (le vrai) et d'une architecture mal aimée des Trente Glorieuses est maintenant moins pertinente. Ai-je participé à ce retour de l'histoire sur ce moment de l'architecture ? J'ose un peu le penser, laissez-moi le croire.
Mais maintenant que sortent des livres, des travaux, des recherches, je sens que je m'éloigne, ayant fait le tour de mes analyses, ayant subi le pillage des images mais aussi des idées, des angles de regard. Cela devrait me réjouir si seulement il y avait de temps en temps un projet, un retour.
Et puis, j'ai trois tâches à terminer : l'analyse du Fonds de l'Agence Lestrade, l'analyse du Fonds Moës (photographe de cartes postales), le passage en commission du centre commercial de Monsieur Parent à Ris-Orangis, passage promis pour 2019.
Et mon travail personnel aussi...
Vous m'écouterez dorénavant sur Radio On.
Non...Vous ne le ferez pas, vous ne le faites déjà pas.
Vous êtes tellement occupés.
Mes articles sont trop longs, il paraît.
Mes articles sont trop nombreux, il paraît.
La lassitude, d'abord du côté du lecteur, finit par toucher l'auteur.
Je reste vigilant à l'utilisation de mes images et à l'obligation de faire mention légale de ma collection.
Alors, je vous propose un article qui, en quelque sorte, autour d'un superbe livre, ferme un peu la boucle sur mes intérêts. D'abord Le Corbusier, puis le Brutalisme, puis la représentation de l'architecture. Ce livre c'est Le Corbusier et la question du Brutalisme, catalogue d'exposition dont le commissariat était assuré par Jacques Sbriglio.
Voilà un bel ouvrage ! Bien pensé, clair, qui, en quelque sorte remet les pendules à l'heure sur cette relation entre Corbu et l'invention d'un genre, d'un courant, d'une dénomination bien galvaudée aujourd'hui pour ne pas dire bafouée...
Je vous conseille vivement l'article de Roberto Gargiani et Anna Rosellini sur le béton de la Cité Radieuse, admirable suivi du chantier inventant l'épiderme d'une construction. Ou lisez aussi l'article de Cyrille Simonnet, nous donnant la sensation d'être collé contre la matière et ses raisons d'être. J'ai aimé découvrir aussi la personnalité de Nivola ou bien entendu comprendre dans un autre article comment la ruine pouvait être une forme dont se saisir. En plus, vous y trouverez aussi le texte de Reyner Banham dont la relecture devrait être maintenant obligatoire avant d'avoir le droit de prononcer le terme de Brutalisme.
N'est pas Monsieur Chadwick ?
On ajoute une iconographie superbe et souvent inédite, une belle mise en page claire et limpide et on regrette de ne pas être venus à Marseille voir cette exposition.
Le Corbusier et la question du brutalisme
sous la direction de Jacques Sbriglio
éditions Parenthèses
isbn-978-2-86364-284-9
38 euros. Achetez votre exemplaire chez un libraire indépendant.
Donc voici maintenant des cartes postales !
D'abord la matière vivante :
Il aura fallu à Sciarli attendre une lumière franche venant du côté pour faire monter les ombres et donc les matières du béton de Le Corbusier. Cette superbe photographie, franche et frontale, nous permet presque de compter le nombre des bétons différents sur ce toit. Vous les voyez les planches ?
Comment aussi, devant la superbe disposition des formes jouant entre elles ne pas être sensible à la construction d'un ordre parfait, comme des fragmentations de constructions jetées là, laissant seulement leurs structures visibles. Sciarli laisse le lieu vide occupé par la lumière. Elle remplit bien le cadre. Elle y suffit, elle habite là aussi.
Sur cette autre carte postale, on retrouve la Cité Radieuse de Briey cette fois :
La carte postale Combier est datée de 1961. Cette vue aérienne colorisée nous permet de lire la mer des arbres au pied de la Cité Radieuse qui semble émerger littéralement de la verdure. On note que le travail au sol n'est pas terminé. On note aussi avec quelle délicatesse l'éditeur est venu avec de minuscules pochoirs encrer de couleurs vives la façade sur ce cliché en noir et blanc.
Entrons :
Nous sommes toujours à Briey grâce à l'éditeur Mage qui nous dit que nous voyons la chambre des enfants, qui nous donne bien Le Corbusier comme architecte mais chose rare, une fois encore, nous donne le nom du décorateur de cette chambre : Antoine Benoît.
Je n'ai toujours rien trouvé sur ce décorateur venu à Briey meubler la Modernité. Je ne sais rien de ses relations avec Corbu, de comment il a obtenu cette charge, cette chance. Si vous avez des témoignages...
On note l'extrême dépouillement du lieu, la sobriété monacale des lits. Rien ne fait penser à l'enfance, sauf peut-être les rayures de couleurs réduites ici au noir et blanc sur les lits. Les lampes de chevets font penser à Serge Mouille et une carte de visite est posée bien en évidence sur la table avec les plantes vertes. L'agrandissement ne permet pas de lire vraiment son texte mais je suis persuadé que c'est celle d'Antoine Benoît.
On ne peut croire à un vrai lieu habité ou alors les enfants qui vivent là sont incroyablement sages... On note que le photographe, J. Derenne, se place sur l'arête de la porte coulissante comme pour nous en montrer mieux ses avantages, sa réalité. C'est raide mais tellement beau cet ordre parfait.
Ordre parfait.
Voilà.
C'est fini ?