André Gomis a eu une carrière foudroyée.
Il fait partie de ses architectes dont on aime à rêver les œuvres qu'il aurait pu construire si la vie lui avait laissé le temps de poursuivre l'incroyable qualité de son œuvre dont ce qui émerge encore aujourd'hui ne laisse aucun doute sur sa modernité.
Nous allons plonger dans l'un de ses programmes très richement édité en cartes postales car programme de vacances et collectivité donc idéal pour les éditeurs et les vacanciers désireux de montrer leur lieu de villégiature.
Il s'agit du très beau V.V.F de Balaruc-les-Bains, Belambra club aujourd'hui.
Ouvrons le générique :
Une carte multi-vue qui nous permet de placer le V.V.F dans un ensemble urbain et de retrouver le très beau bâtiment thermal que nous avions vu il y a peu. En bas à gauche on commence à percevoir d'avion le très beau groupe de constructions avec ses voûtains, son théâtre de plein air, et même on devine la sculpture fontaine qu'on verra plus bas. On devine déjà donc un dessin superbe fait d'emboîtements successifs, de liaisons et de vides offrant une perméabilité voulant travailler le passage entre l'extérieur et ses plaisirs et l'intérieur et ses nécessités collectives. Terrasses, fonctions, logements des vacanciers, tout cela est exprimé clairement. La carte postale est une édition SL expédiée en 1975.
Prenons recul et hauteur :
Ici, tout s'éclaire sur la disposition des lieux. À gauche et à droite de l'ensemble de loisirs, des logements articulés en une succession de V reliés par des escaliers parfaitement sculptés et mettant en scène comme des balcons, dès cet espace, la vue sur l'étang de Thau. La couverture est traitée elle aussi en grands voûtains légers qui nous rappellent M'Diq. On remarque un accès à l'étang offert au pied des logements par de grands escaliers, un traitement délicat des espaces verts (et sableux !). On devine aussi un travail parfait des orientations permettant de profiter pleinement des vues sur l'étang ou sur les collines. Au dos de cette carte postale Sofer, la correspondante nous informe qu'elle est enchantée par son séjour : "Nous croyons rêver, organisation moderne très confortable, excursions, jeux, bals, cinéma, rien ne manque, très bonne table adaptée pour nos âges."
Allons sur l'eau :
C'est beau non ?
Comment ne pas être sensible à cette volumétrie, à cette blancheur méditerranéenne, au jeu des ouvertures, à la crête des bâtiments dont rien de trop exagéré, rien d'un geste trop fort et ridicule ne vient perturber le beau travail. Comme une immense villa moderniste offerte à tous. Le photographe est dans l'eau, assez bas, est-il en maillot de bain ? Il s'agit d'une édition de France expédiée en 1971.
Faisons de l'œil aux filles :
A-t-on le temps, lorsque l'on fait de la planche à voile, de regarder l'architecture d'André Gomis ?
Nous oui.
On admire ici la rythmicité des voûtains, certains étant d'essence constructive d'autre semblent plus décoratifs et reprendre simplement le dessin pour atténuer la volumétrie cubique des bâtiment. Étrangement, je m'interroge sur les volumes de béton (?) blanc contre lesquels sont adossés les vacanciers sur la plage...
Et si on se rinçait ?
À hauteur d'homme, peut-être un peu penché, le photographe des éditions Eurolux nous montre les constructions mais surtout la fontaine sculpture offrant une douche de rinçage pour la remontée de la plage. De grandes coquilles de métal, immenses huîtres modernes permettent aux enfants de nettoyer le sable et le sel et surtout de jouer en toute tranquillité au milieu d'une œuvre d'art.
Mais qui a dessiné ces sculptures-jeux ? Philolaos ? Oui ! C'est bien ça, la complicité de Philolaos et de André Gomis pour le château d'eau de Valence est venue jusqu'ici ! On notera que l'architecte est nommé par l'éditeur mais pas le sculpteur.
Avez-vous vu le jeu superbe des ouvertures immenses dont les stores rouges renvoient le soleil ? Et la très belle terrasse à droite ? On devine aussi un peu mieux la qualité du traitement de la façade des logements.
Et jouer encore :
Magnifique image, magnifique animation autour de la sculpture de Philolaos et de l'architecture d'André Gomis.
Qui osera encore mettre en doute le potentiel documentaire de la carte postale ?
La jeune fille nous regarde, le photographe des éditions Combier est dans l'action, il sait ce qu'il doit donner à voir. La joie d'une architecture intelligente, mettant en jeu ses fonctions, son rôle, ses qualités allant d'un plan général aux détails d'une sculpture pour le jeu.
André Gomis a fait une œuvre totale ici, jouant avec les éléments naturels, le désir de vacances sans tromperie régionaliste, sans excès moderniste. C'est d'une justesse pensée pour les vacanciers devant d'abord vivre le moment et ses joies. On est ici, très proche, finalement, du travail des Arcs. Il fallait tenir le nombre dans la nature pour que ce nombre en jouisse sans la détériorer mais aussi en affirmant un geste architectural déterminant parfaitement son paysage, l'inventant même.
Dans ce plat pays de l'étang, André Gomis monte une architecture qui construit les rythmes des besoins, les guide, les suit, comme si les habitudes avaient sculpté les volumes et dessiné les chemins.
Une architecture humaniste sous le soleil.
Un modèle.
Il fait partie de ses architectes dont on aime à rêver les œuvres qu'il aurait pu construire si la vie lui avait laissé le temps de poursuivre l'incroyable qualité de son œuvre dont ce qui émerge encore aujourd'hui ne laisse aucun doute sur sa modernité.
Nous allons plonger dans l'un de ses programmes très richement édité en cartes postales car programme de vacances et collectivité donc idéal pour les éditeurs et les vacanciers désireux de montrer leur lieu de villégiature.
Il s'agit du très beau V.V.F de Balaruc-les-Bains, Belambra club aujourd'hui.
Ouvrons le générique :
Une carte multi-vue qui nous permet de placer le V.V.F dans un ensemble urbain et de retrouver le très beau bâtiment thermal que nous avions vu il y a peu. En bas à gauche on commence à percevoir d'avion le très beau groupe de constructions avec ses voûtains, son théâtre de plein air, et même on devine la sculpture fontaine qu'on verra plus bas. On devine déjà donc un dessin superbe fait d'emboîtements successifs, de liaisons et de vides offrant une perméabilité voulant travailler le passage entre l'extérieur et ses plaisirs et l'intérieur et ses nécessités collectives. Terrasses, fonctions, logements des vacanciers, tout cela est exprimé clairement. La carte postale est une édition SL expédiée en 1975.
Prenons recul et hauteur :
Ici, tout s'éclaire sur la disposition des lieux. À gauche et à droite de l'ensemble de loisirs, des logements articulés en une succession de V reliés par des escaliers parfaitement sculptés et mettant en scène comme des balcons, dès cet espace, la vue sur l'étang de Thau. La couverture est traitée elle aussi en grands voûtains légers qui nous rappellent M'Diq. On remarque un accès à l'étang offert au pied des logements par de grands escaliers, un traitement délicat des espaces verts (et sableux !). On devine aussi un travail parfait des orientations permettant de profiter pleinement des vues sur l'étang ou sur les collines. Au dos de cette carte postale Sofer, la correspondante nous informe qu'elle est enchantée par son séjour : "Nous croyons rêver, organisation moderne très confortable, excursions, jeux, bals, cinéma, rien ne manque, très bonne table adaptée pour nos âges."
Allons sur l'eau :
C'est beau non ?
Comment ne pas être sensible à cette volumétrie, à cette blancheur méditerranéenne, au jeu des ouvertures, à la crête des bâtiments dont rien de trop exagéré, rien d'un geste trop fort et ridicule ne vient perturber le beau travail. Comme une immense villa moderniste offerte à tous. Le photographe est dans l'eau, assez bas, est-il en maillot de bain ? Il s'agit d'une édition de France expédiée en 1971.
Faisons de l'œil aux filles :
A-t-on le temps, lorsque l'on fait de la planche à voile, de regarder l'architecture d'André Gomis ?
Nous oui.
On admire ici la rythmicité des voûtains, certains étant d'essence constructive d'autre semblent plus décoratifs et reprendre simplement le dessin pour atténuer la volumétrie cubique des bâtiment. Étrangement, je m'interroge sur les volumes de béton (?) blanc contre lesquels sont adossés les vacanciers sur la plage...
Et si on se rinçait ?
À hauteur d'homme, peut-être un peu penché, le photographe des éditions Eurolux nous montre les constructions mais surtout la fontaine sculpture offrant une douche de rinçage pour la remontée de la plage. De grandes coquilles de métal, immenses huîtres modernes permettent aux enfants de nettoyer le sable et le sel et surtout de jouer en toute tranquillité au milieu d'une œuvre d'art.
Mais qui a dessiné ces sculptures-jeux ? Philolaos ? Oui ! C'est bien ça, la complicité de Philolaos et de André Gomis pour le château d'eau de Valence est venue jusqu'ici ! On notera que l'architecte est nommé par l'éditeur mais pas le sculpteur.
Avez-vous vu le jeu superbe des ouvertures immenses dont les stores rouges renvoient le soleil ? Et la très belle terrasse à droite ? On devine aussi un peu mieux la qualité du traitement de la façade des logements.
Et jouer encore :
Magnifique image, magnifique animation autour de la sculpture de Philolaos et de l'architecture d'André Gomis.
Qui osera encore mettre en doute le potentiel documentaire de la carte postale ?
La jeune fille nous regarde, le photographe des éditions Combier est dans l'action, il sait ce qu'il doit donner à voir. La joie d'une architecture intelligente, mettant en jeu ses fonctions, son rôle, ses qualités allant d'un plan général aux détails d'une sculpture pour le jeu.
André Gomis a fait une œuvre totale ici, jouant avec les éléments naturels, le désir de vacances sans tromperie régionaliste, sans excès moderniste. C'est d'une justesse pensée pour les vacanciers devant d'abord vivre le moment et ses joies. On est ici, très proche, finalement, du travail des Arcs. Il fallait tenir le nombre dans la nature pour que ce nombre en jouisse sans la détériorer mais aussi en affirmant un geste architectural déterminant parfaitement son paysage, l'inventant même.
Dans ce plat pays de l'étang, André Gomis monte une architecture qui construit les rythmes des besoins, les guide, les suit, comme si les habitudes avaient sculpté les volumes et dessiné les chemins.
Une architecture humaniste sous le soleil.
Un modèle.