Deux cartes postales de deux lieux, deux architectures bien différentes (!) mais qui sont cadrées sans aucun doute pour exprimer un contraste fort et surprenant entre cette modernité et l'ancien monde. On pourra aussi moquer de manière égale la modernité... et l'ancien monde !
Très dur ...
Chez Lyna, grand éditeur de cartes postales de banlieue, C'est le génial Ralf Walter qui cadreà Colombes la Mairie et la Résidence Marie Curie. Il place au fond de la photographie la Pagode qui grimpe en fermant radicalement la vue et qui monte jusqu'à presque fermer le ciel ! Non, Ralf Walter ne fait pas semblant de ne pas voir mais joue parfaitement son rôle de piéton et place dans son image la ville ancienne et officielle, la Résidence (le nouveau monde) et la verdure chatoyante car il sait ce que son image doit comporter, comment elle doit se comporter. Les Marronniers en fleur devant une mairie, rien de plus républicain !
Équilibre subtil visible seulement de ceux qui ne croient pas avoir affaire à un simple cliché photographique, un contrepoint bleu dans le bas à gauche, cette femme et son sac plastique, vient dynamiser la photographie. Une merveille de la carte postale de cette période, sans doute par son objet et son cadrage l'une des plus belles cartes postales de Ralf Walter chez Lyna.
Mais il reste difficile sans doute de savoir ce que Ralf Walter pense de cette image urbaine. Si on regarde la localisation de cette Résidence Marie Curie on comprend qu'il est difficile de cadrer autrement, que ce contraste est déjà un désir d'image de la part du ou des architectes dont je ne sais rien. Pourtant, il aurait été aisé sans doute en s'approchant plus, de réserver le cadre uniquement à l'immeuble moderne ou, au contraire, en tournant vers la gauche de donner à voir surtout la mairie de Colombes. Non, il ne fait aucun doute que le photographe joue avec les deux architectures, il sait qu'il dit quelque chose de la monstruosité joyeuse de cette Pagode qui vient gloutonnement avaler le point de fuite !
Ralf Walter est un photographe, ne vous en déplaise, il n'est pas une inconscience photographique et mécanique.
Dans le Gard :
Cette carte postale est bien un programme d'images.
Nous sommes à Bagnols-sur-Cèze dont nous savons sur ce blog l'importance pour l'architecture contemporaine mais nous y sommes d'une bien drôle de manière ! Le photographe L. P. Badet qui signe ce cliché dans la série " Paris-Photo" nous montre l'enchevêtrement des tuiles comme des vagues déchiquetées d'un grand romantisme régionaliste venant s'épuiser sur l'horizon de la ville nouvelle et de ces tours prises dans une petite brume adoucissante...
Hum...
Que penser ?
On aurait vite fait aujourd'hui d'y voir une image régressive sur le temps jadis et la beauté perdue de notre vieille France... Oui, vite fait...
Le titre de la carte postale nous dit : "Vieux toits et cités neuves".
Cela reste dans une neutralité relative même si dans le terme vieux, il n'y a rien de particulièrement tendre. C'est bien ce qu'on voit car l'état des couvertures est vraiment dégradé. La ruine de l'ancien monde face au nouveau moderne ? Mais ce monde est bien loin pour le juger meilleur. On pourrait parler d'une carte postale d'équilibre. D'abord, et c'est prosaïque, celui du photographe juché sur les tuiles branlantes ! Puis, celui d'un regard possible ne remettant rien en cause, ni le monde perdu, ni le monde nouveau, mais jouant simplement d'un contraste expressif et aussi, finalement, objectif. La composition ne propose pas de ruptures si franches que cela et la cité neuve arrive doucement, presque, oui, discrètement dans un sfumato délicat du début de journée. Même le ton général, la colorimétrie de l'ensemble associent l'un et l'autre.
Alors ?
"C'est ainsi."
C'est bien la seule chose que l'on pourrait entendre sortir de ce type d'image, le photographe et l'éditeur ne voulant sans doute ni se priver des amateurs de vieilles bâtisses, ni des habitants de la cité neuve, en émettant quelque jugement que ce soit.
Ils proposent "une vue" construite sans doute surtout par sa lumière mettant sur cette image un filtre qui fusionne doucement les deux aspects de la ville.
Bien plus qu'un jugement, c'est le constat d'un contraste.
C'est une jubilation atmosphérique.
C'est, oui, une photo-graphie.
Très dur ...
Chez Lyna, grand éditeur de cartes postales de banlieue, C'est le génial Ralf Walter qui cadreà Colombes la Mairie et la Résidence Marie Curie. Il place au fond de la photographie la Pagode qui grimpe en fermant radicalement la vue et qui monte jusqu'à presque fermer le ciel ! Non, Ralf Walter ne fait pas semblant de ne pas voir mais joue parfaitement son rôle de piéton et place dans son image la ville ancienne et officielle, la Résidence (le nouveau monde) et la verdure chatoyante car il sait ce que son image doit comporter, comment elle doit se comporter. Les Marronniers en fleur devant une mairie, rien de plus républicain !
Équilibre subtil visible seulement de ceux qui ne croient pas avoir affaire à un simple cliché photographique, un contrepoint bleu dans le bas à gauche, cette femme et son sac plastique, vient dynamiser la photographie. Une merveille de la carte postale de cette période, sans doute par son objet et son cadrage l'une des plus belles cartes postales de Ralf Walter chez Lyna.
Mais il reste difficile sans doute de savoir ce que Ralf Walter pense de cette image urbaine. Si on regarde la localisation de cette Résidence Marie Curie on comprend qu'il est difficile de cadrer autrement, que ce contraste est déjà un désir d'image de la part du ou des architectes dont je ne sais rien. Pourtant, il aurait été aisé sans doute en s'approchant plus, de réserver le cadre uniquement à l'immeuble moderne ou, au contraire, en tournant vers la gauche de donner à voir surtout la mairie de Colombes. Non, il ne fait aucun doute que le photographe joue avec les deux architectures, il sait qu'il dit quelque chose de la monstruosité joyeuse de cette Pagode qui vient gloutonnement avaler le point de fuite !
Ralf Walter est un photographe, ne vous en déplaise, il n'est pas une inconscience photographique et mécanique.
Dans le Gard :
Cette carte postale est bien un programme d'images.
Nous sommes à Bagnols-sur-Cèze dont nous savons sur ce blog l'importance pour l'architecture contemporaine mais nous y sommes d'une bien drôle de manière ! Le photographe L. P. Badet qui signe ce cliché dans la série " Paris-Photo" nous montre l'enchevêtrement des tuiles comme des vagues déchiquetées d'un grand romantisme régionaliste venant s'épuiser sur l'horizon de la ville nouvelle et de ces tours prises dans une petite brume adoucissante...
Hum...
Que penser ?
On aurait vite fait aujourd'hui d'y voir une image régressive sur le temps jadis et la beauté perdue de notre vieille France... Oui, vite fait...
Le titre de la carte postale nous dit : "Vieux toits et cités neuves".
Cela reste dans une neutralité relative même si dans le terme vieux, il n'y a rien de particulièrement tendre. C'est bien ce qu'on voit car l'état des couvertures est vraiment dégradé. La ruine de l'ancien monde face au nouveau moderne ? Mais ce monde est bien loin pour le juger meilleur. On pourrait parler d'une carte postale d'équilibre. D'abord, et c'est prosaïque, celui du photographe juché sur les tuiles branlantes ! Puis, celui d'un regard possible ne remettant rien en cause, ni le monde perdu, ni le monde nouveau, mais jouant simplement d'un contraste expressif et aussi, finalement, objectif. La composition ne propose pas de ruptures si franches que cela et la cité neuve arrive doucement, presque, oui, discrètement dans un sfumato délicat du début de journée. Même le ton général, la colorimétrie de l'ensemble associent l'un et l'autre.
Alors ?
"C'est ainsi."
C'est bien la seule chose que l'on pourrait entendre sortir de ce type d'image, le photographe et l'éditeur ne voulant sans doute ni se priver des amateurs de vieilles bâtisses, ni des habitants de la cité neuve, en émettant quelque jugement que ce soit.
Ils proposent "une vue" construite sans doute surtout par sa lumière mettant sur cette image un filtre qui fusionne doucement les deux aspects de la ville.
Bien plus qu'un jugement, c'est le constat d'un contraste.
C'est une jubilation atmosphérique.
C'est, oui, une photo-graphie.